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Intervenante en maison d’hébergement : ma mission

Il y a quelques semaines, en pleine rencontre d’intervention, j’ai eu cette pensée puissante et profonde : je fais ma job de rêve.

Mon parcours

Jour après jour, je me lève pour aller travailler et j’ai la certitude d’accomplir ma mission de vie, j’ai le sentiment d’être à la bonne place. Mon parcours pour en venir à cette conclusion a été parsemé d’épreuves, de remises en question et de longues séances d’introspection. J’ai même démissionné deux fois de cet emploi, ce qui signifie donc qu’on a accepté trois fois de m’embaucher. C’est à croire que je n’étais pas la seule à avoir l’impression que j’étais au bon endroit. À chacun de mes départs, je suis allée prendre soin de moi, j’ai pris de l’expérience.

Depuis mon retour officiel, j’aime dire que je suis maintenant devenue une grande personne. Ce qui est cocasse dans tout ça, c’est que lorsque j’ai demandé à la coordonnatrice de revenir il y a quelques années, je ne savais même pas ce que je voulais vraiment. C’était dans une période de grands changements et un emploi sur la liste de rappel allait parfaitement convenir à mon nouveau mode de vie. J’avais pris la décision d’entamer des études universitaires pour, fort probablement, me diriger ensuite vers un emploi dans le réseau de la santé et des services sociaux. Après 3 années à faire un baccalauréat, en plein milieu d’un stage en recherche, c’est devenu vraiment clair pour moi : je n’irais pas à la maîtrise, je n’allais pas me chercher un autre emploi, j’allais rester là où j’étais.

La maison secrète

Je suis intervenante à la Maison Hina,  une maison d’hébergement pour femmes et enfants victimes de violence conjugale. Depuis maintenant 11 ans, j’évolue dans la plus belle équipe qui soit et je suis nourrie par toutes ces personnes qui croisent mon chemin : des femmes fortes et résilientes, des mères aimantes, des enfants incroyablement attachants. C’est à Hina que j’ai compris que je suis féministe, c’est là que j’ai appris à mettre des mots sur mon histoire et que j’ai compris que la société est porteuse de nombreux messages qu’on enregistre et qu’on agit.

Être intervenante en violence conjugale, ça implique de s’engager à militer pour une société juste et égalitaire, parce qu’on ne peut pas seulement faire ça de 8 à 4 du lundi au vendredi. Quand j’entre dans notre maison secrète, je suis confrontée à une partie de la réalité qui est empreinte de lourdeur et de tristesse. Les histoires que j’entends s’imprègnent dans ma mémoire, j’arrive à apposer des noms aux victimes dont on entend les histoires d’horreur dans les médias. Puis, dans ma vie de tous les jours, tant là-bas que chez moi, je travaille à déconstruire un ensemble d’idées qui font en sorte que la violence faite aux femmes est banalisée et normalisée.

Notre maison compte 7 chambres au total et nous pouvons accueillir 14 personnes. Je travaille donc dans l’endroit où ces gens vivent, je les croise dans leur intimité. Tout peut arriver à n’importe quel moment de la journée : parler du cycle de la violence en prenant son premier café du matin, remplir un formulaire d’indemnisation aux victimes d’acte criminel avec une maman après qu’elle ait enfin réussi à coucher ses cocos, accueillir une femme en plein milieu de la nuit avec les policiers…  Les femmes et les enfants hébergés chez nous viennent pour de courts séjours, le temps de faire le plein d’outils et de reprendre leur envol. Certaines mères font le choix de retourner avec leur conjoint, plusieurs choisissent de le quitter, mais chacune d’elles commence un nouveau chapitre de leur vie. Quelle que soit la décision, une femme qui vient en maison d’hébergement fait des prises de conscience, elle fait de grands pas. De notre côté, on se répète qu’on sème des graines, notre travail n’est pas de les juger.

Quand j’ai été embauché la première fois, j’étais sur le point d’être diplômée comme technicienne en travail social. Je n’avais donc pas d’expérience, mais j’avais soif d’apprendre! J’ai travaillé de semaine, de fin de semaine, de jour, de soir, de nuit… Cet horaire atypique, je suis consciente qu’il fait parti de notre réalité. J’ai choisi de travailler dans une ressource qui offre des services à toute heure du jour et de la nuit, à longueur d’année.

On gère une maison d’hébergement, on répond à une ligne d’intervention téléphonique, on rencontre des femmes à l’externe pour des suivis individuels, on offre des ateliers de sensibilisation dans les écoles. Chose certaine, ce n’est pas routinier! C’est drainant et énergisant à la fois, incroyablement stimulant, mais parfois difficile émotionnellement. Heureusement, mes collègues sont là. On s’écoute, on s’entraide, on se pousse l’une et l’autre à atteindre notre plein potentiel. Ce sentiment d’appartenance, c’est ce qui nous permet d’être encore plus aidantes et cohérentes dans nos interventions.

À travers les années, j’ai développé un esprit critique et politique, j’ai commencé à me positionner pour revendiquer. Je suis plus consciente de mes droits comme femme et de mes privilèges. Mon cheminement individuel influence clairement mon parcours professionnel, ce qui m’amène à être encore plus passionnée par mon métier. Je fais partie intégrante de cette société dans laquelle les inégalités persistent, mais j’ai choisi d’être une actrice de changement.

Je te souhaite

Tout ça pour dire que je te souhaite profondément de trouver cette job dans laquelle tes valeurs guident tes actions, là où tu peux briller à ton plein potentiel. Je te souhaite d’être entourée d’une équipe aussi soutenante que la mienne pour pouvoir passer à travers ces journées qui ne sont pas toujours remplies de papillons et de lumière. Je te souhaite d’avoir cette flamme qui brille en toi et qui te permet de devenir une meilleure personne, jour après jour.

J.

Vous êtes dans une relation de violence ou d’abus ? Sachez que vous n’êtes pas seule.

? SOS Violence conjugale : 1800-363-9010
? Maison Hina : 450-345-1645
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